SAHARIENNES
World
Si le nom de ce projet est on ne peut plus programmatique, peu d'autres eussent mieux convenu.
Sahariennes, ce sont quatre voix de femmes nées de ce désert dont on dit qu'il est la plus vaste étendue de terre aride au monde, couvrant un tiers du continent africain. Un univers en expansion qui sème au sirocco presque autant de clichés et de fantasmes que de minuscules grains de sable.
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Et qui recouvre tout autant de réalités très tangibles pour celles et ceux qui le peuplent et le traversent. Car si les turpitudes humaines ne s'y assèchent pas, la nécessité de les conjurer par le chant et la danse, non plus. Telle fut probablement l'idée des initiateurs de ce projet réunissant la Mauritanienne Noura Mint Semali, l'Algérienne Souad Asla, la Marocaine Malika Zarra et la Sahraouie Dighya Mohammed Salem. Chacune est porteuse d'une tradition de cet immense territoire aux frontières tirées au cordeau par de lointains bureaucrates coloniaux. Si les héritages musicaux berbères, touaregs, ou gnawa trouvent depuis longtemps tout l'écho qu'ils méritent auprès des oreilles occidentales, il est rare de les entendre ainsi dialoguer, a fortiori d'une manière aussi exclusivement féminine. C'est là toute la force de cette réunion à laquelle Piers Faccini a prêté son oreille experte et respectueuse. La rencontre pourrait ainsi se contenter de n'être que vertueuse, or il se trouve qu'elle est aussi totalement envoûtante, le quartet de musiciens aux côtés de ces magnifiques vocalistes faisant preuve d'une sobriété et d'une justesse exemplaires.
